Discuter sur la terrasse ?

L'intention de l'homme masqué semblait claire.

C'est un café réputé pour son café signature, un mélange d'Einspanner et de crème, que j'avais trouvé, mais de nos jours, je me sens mal à l'aise à l'idée de rester à l'intérieur. Les rideaux de style ancien et les rayons de soleil chaleureux qui filtrent à travers sont devenus dénués de sens.

Le candidat à l'entretien que j'avais en face de moi, même si c'était une première rencontre, n'a pas osé me serrer la main. Une salutation de la tête maladroite, un arrêt de la respiration avant de parler, une expression faciale indéchiffrable de l'autre... à l'époque, nous étions clairement dans une situation de confusion.

La distance qui s'établissait inconsciemment lors d'une rencontre, l'interdiction de tout contact physique simple destiné à exprimer de la familiarité, et l'ensemble du processus de construction de la relation, tout cela ressemblait à un mur de pièce dont plus de la moitié était détruite et qu'il fallait combler.

L'échelle humaine (human scale) est

un concept utilisé pour concevoir des espaces en fonction de la taille du corps humain. Il est également bien connu comme une théorie expliquant comment notre horizon spatial guide notre horizon mental. Lorsque les bâtiments sont trop hauts ou les routes trop larges, nous nous sentons petits. Lorsque les rues semblent animées et bondées, nous avons l'impression d'être connectés de manière humaine. L'importance de ces éléments réside dans le fait qu'ils nous aident à distinguer ce qui est pertinent pour nous en tant qu'êtres humains, c'est-à-dire ce qui attire notre attention et ce qui ne l'attire pas.

La crise du coronavirus actuelle a été l'occasion de redéfinir ainsi la distance interpersonnelle et la taille et la signification des espaces auxquels nous étions habitués.

Elle a modifié à court terme la distance que nous pouvons parcourir dans le monde entier et nous a fait expérimenter le contrôle étatique, plus proche de notre quotidien qu'auparavant. Nous ne savons pas combien de temps ces changements persisteront et s'ils deviendront un élément permanent de nos vies. Cependant, une chose est sûre :les gens s'adaptent rapidement au changement et, si ce changement est à leur portée et plus confortable que l'état précédent, il a de fortes chances de devenir une habitude.

Comment les entreprises doivent-elles alors considérer cette nouvelle perception de l'espace et cette évolution de l'expérience de la distance interpersonnelle ? Quelle signification cela a-t-il pour la façon dont les clients perçoivent la marque et quel impact cela aura-t-il sur l'établissement d'une relation ? Au fur et à mesure que de plus en plus de marques investissent dans les canaux de marketing numérique et le commerce électronique, cette question ne semble-t-elle pas essentielle ?

L'intérieur d'un café restera beau. Mais nous ne nous y sentons plus à l'aise.

Quelle distance devons-nous respecter pour nous sentir à l'aise ? Devons-nous renoncer à l'émotion que nous procure la coexistence dans cet espace physique ?

Comment, sur la base de cette distance modifiée, offrir aux clients une expérience numérique qui leur permette de vivre des émotions et une proximité physiques ?

Je me permets d'écrire ceci car il me semble que les articles sur l'essor du marketing sans contact et les avantages des visioconférences ne suffisent pas à combler un certain vide. Avant même de discuter de la technologie, j'espère que nous pourrons redéfinir cette échelle humaine en fonction des personnes d'aujourd'hui.